Une exposition Poulbot permanente et gratuite – sans guide ni guichet

Ouverte à tous – au 43 bis rue Damrémont

 

Outre le fait d’être le lieu de naissance de l’illustre et équivoque André Malraux, la rue Damrémont, dans le XVIIIe arrondissement, accueille un petit bijou des arts décoratifs généralement ignoré. Cette merveille, que chaque parisien devrait venir admirer au moins une fois dans sa vie, est une fresque de faïences signée Poulbot

 

Pour ceux qui ne souviennent pas qui est Francisque Poulbot (et avant de lui dédier un article dans ce blog) on rappellera ici qu’il s’agit d’un affichiste, dessinateur et illustrateur, figure du Montmartre au début du XXe siècle, devenu légendaire par ses dessins de mômes parisiens.

Bains-douches au 43 rue Damrémont

Remontons donc à l’époque bénie précédant la première guerre mondiale, on croyait alors au progrès et la technologie apportait un mieux-être palpable (électricité, moteur à explosion…). Cependant, tout le monde n’avait pas accès à une salle-de-bains chez soi et les établissements dits de bains-douches se trouvaient nombreux dans la capitale. Il y en avait un rue Damrémont on y accédait par le 43bis. C’est là que vous trouverez la destination de notre promenade du jour. Soucieux de sa clientèle et désireux de lui apporter un décor de qualité les propriétaires du lieu eurent l’idée de faire réaliser une fresque en faïence dont une grande partie fut dessinée par Francisque Poulbot.

Les 4 saisons de Montmartre

Datés de 1910, ces 12 panneaux de faïence, ont donc été confiés à Poulbot qui à cette époque (il a 31 ans) est déjà bien connus sur les pentes de la butte pour son talent artistique tout autant que ses célébrissimes fêtes.

Cet ensemble, qui accueillait les clients du lieu, illustre le cycle des saisons sur la butte Montmartre par l’œil du quotidien de ses enfants : jeux de billes, farandoles, glissades, batailles de boules de neige….

On peut supposer que cet accueil, enfantin et local, avait pour objectif de parler aux habitants du quartier qui venaient ici se doucher. Les panneaux racontent leur vie, des histoires quotidiennes destinées à une population/clientèle dont beaucoup étaient modestes (lire l’article sur le Maquis de Montmartre).

Hymne à l’enfance et à Montmartre, réalisée dans des teintes particulièrement vives et joyeuses qui ne sont pas tout à fait dans la gamme chromatique de l’artiste (souvent plus terne), ils accueillaient les premiers et les derniers pas des clients de l’établissement. Hymne à l’enfance car on y trouve de nombreuses scènes relatives aux jeux et à l’univers enfantin : présence des poupées et des jouets, farandoles…. . Enfin pour les plus observateurs on trouve nombre de vues de la butte Montmartre de l’époque ce qui est une belle découverte de plus.

 

Informations pratiques

  • Au 43 bis, rue Damrémont, 75018, Paris.
  • Ouvert aux heures où le laboratoire est accessible : 08h00 à 18h30 en semaine et 08h30 à 12h00 le samedi.

Notes

  • Photos de l’auteur et illustrations extraites d’Un Montmartre l’autre.
  • François Pedron (textes), Dominique Chauvat (photos), D’un Montmartre l’autre, La Belle Gabrielle, 2006, Paris.
  • François Robichon, Poulbot le père des gosses, préface de Cavanna, Hoëbeke, 1994, Paris.

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