Avant-après – pont de l’Europe ou le tableau gay de Caillebotte ?

De la révolution industrielle à nos jours

Je me suis trompé…

C’est en une fin d’après-midi, chaude et moite de juillet, que je me suis rendu sur le pont de l’Europe persuadé que rien n’avait changé depuis que Gustave Caillebotte avait peint son tableau intitulé…

Le Pont de l’Europe (qui se trouve au musée du Petit Palais de Genève (malheureusement fermé depuis des années)). Là m’attendait cependant une cruelle déconvenue, mon esprit avait tout mêlé… plus de pont en métal, la différence était de taille. En fait l’endroit a beaucoup changé comme vous pouvez le constater en comparant les deux images visibles au milieu de ces lignes. On peut tout de même, en plissant un peu les yeux, voir que tout est là, du moins les avenues, le pont, quelques-uns des bâtiments et tout simplement cette topographie qui leur donne une parenté malgré les différences.

 

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Le Pont de l’Europe symbole du XIXe siècle ?

La place de l’Europe, ou pont de l’Europe, et la plupart des rues y aboutissant datent du XIXe siècle. En 1826 le banquier Hagerman et l’entrepreneur Mignon propriétaires des lieux furent autorisés à les lotir et à établir un vaste ensemble résidentiel en étoile autour de la place qui prit le nom de l’Europe. Les capitales européennes servent alors à baptiser 24 rues nouvellement créées. En 1832 la compagnie de chemin de fer de Paris à Saint Germain fait creuser un tunnel sous la place pour que les trains arrivant depuis la banlieue puissent aboutir à une gare (Saint Lazare) qui à l’origine devait se situer au niveau de la place de la Madeleine. Mais le succès du chemin de fer nécessite bientôt l’élargissement des voies et en 1863 un immense viaduc a remplacé la place et relie les rues environnantes. C’est, à peu de choses près, la place que nous connaissons aujourd’hui, celle peinte par Caillebotte, celle de la carte postale et de la photo panoramique actuelle (visibles dans cet article). Beaucoup d’éléments caractéristiques du XIXe siècle parisiens sont donc réunies là : la modernité dans les transports avec le chemin de fer, les grands travaux d’équipement et d’aménagement, l’époque des affairistes sous la monarchie de juillet, les aménagements hygiénistes.

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Le tableau gay de Caillebotte ?

Le web étant un espace sans fin où l’on trouve souvent plus que ce que l’on recherche, j’ai pu découvrir une analyse du tableau dont il est ici question. Dans celle-ci, il est dit que le personnage au haut-de-forme n’est autre que Gustave Caillebotte, que la femme qui le suit serait une courtisane et le personnage regardant les voies ferrées un peintre-ouvrier. Pour cette analyse, que l’on peut discuter, le regard de monsieur au haut-de-forme porterait sur les fesses de l’ouvrier affirmant par là, sans détour, les goûts de Caillebotte lui-même. Pour en savoir plus sur celle-ci cliquer ici

 

  • Tableau de Gustave Caillebotte – musée du Petit Palais de Genève
  • Carte postale trouvée sur le web
  • Photo prise par l’auteur

 

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