Énigme architecturale : l’ange de Turbigo

Une hypothèse

Où le trouver ?

C’est rue de Turbigo presque à l’intersection de la rue Beaubourg que se trouve ce mystérieux exemple la décoration architecturale : « l’ange de Turbigo ».

Pour ceux qui veulent le contempler en vrai ; rendez-vous au 57 rue de Turbigo. Vous serez là, nez à nez avec cette cariatide, toutes ailes déployées, dominant le flot des voitures de son œil placide. Elle domine aussi, exemple rare à Paris, une triple plaque de rue pour ceux qui ne seraient pas sûrs de leur chemin. Passant ! touriste ! dors tranquille car à Paris on t’indique la route 3 fois en même temps !

 

L’ange ?

Inhabituelle décoration, courant sur 3 niveaux, ce qui est rarissime pour ce type de cariatide, notre ange domine l’entresol pour déployer ses ailes sous le balcon filant du 5e étage qu’il soutient depuis plus de 150 ans. L’ensemble reste cependant inratable car les motifs décoratifs courant sur plusieurs étages sont rares et restaient peu admis par les autorités en charge de l’urbanisme sous Napoléon III.

Doté de majestueuses ailes, d’un étrange costume drapé, d’un brin de myrrhe dans la main gauche et d’une bourse dans la droite cette cariatide aux proportions étirées, presque irréelle, capte tous les regards. Placée sur un édifice construit pendant la frénésie de constructions du second Empire (en 1858 très exactement) elle peut signifier beaucoup de choses… et pour ceux que voudraient la voir filmée ils peuvent visionner Peut-être de Cédric Klapisch où elle fait une apparition remarquée.

 

 

L’hypothèse

Évoquée dans plus d’un livre et d’un blog, le « génie », « l’ange du bizarre », « la femme qu’a l’sac » serait une image de la charité, un génie de la passementerie (comme cela est évoqué sur le blog Un jour de plus à Paris)…  ou un bon génie des affaires dans un quartier longtemps dédié au négoce.

Mais au vrai, personne n’en sait rien et c’est tant mieux car chacun s’imaginera ce qu’il voudra… ce que l’on peut cependant dire et l’on s’en persuadera facilement, cet ange ressemble à 2 gouttes d’eau à un projet de phare pour le concours de l’Ecole des Beaux-Arts en hommage au physicien Fresnel daté de 1852. La gravure ci-dessous ne nous parait pas laisser la place au doute sur la parenté des 2 « anges »… et il semblerait que l’architecte Auguste-Emile Delange n’ait jamais oublié son modèle pour le réaliser, enfin, 6 années plus tard.

 

Notes

  • Françoise Goy-Truffaut, Paris Façades, un siècle de sculptures décoratives, Hazan, Paris, 1989.
  • Photos de l’auteur.
  • Gravure tirée de l’ouvrage de Françoise Goy-Truffaut cité ci-dessus.

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